En ce début de XXIe siècle, les secteurs sanitaire, social et médico-social connaissent une mutation d'envergure qui s'avère de fait une " transition systémique " : il s'agit ni plus ni moins de tourner une page d'histoire, de changer de paradigme et de configuration générale. Cela pour des raisons à la fois culturelles (affirmation des droits et des attentes des consommateurs et des citoyens) et économiques (les besoins croissent plus vite que les ressources du fait de facteurs démographiques et d'une faible croissance économique). Il ne s'agit donc plus seulement d'un processus d'amélioration mais de transformation (réingénierie).
Cette transition prône le passage d'une logique de réponses institutionnelles à une vision plus écologique, davantage inscrite dans l'environnement des destinataires concernés par les prestations de tels secteurs d'activité. Ce processus de remplacement progressif d'établissements traditionnels par un maillage de services intervenant auprès des personnes est fréquemment appelé " mouvement pour la désinstitutionalisation ". Il s'agit de fait d'une politique d'inclusion et d'accès au droit commun pour tous.
Concrètement, il est demandé aux opérateurs de passer d'une logique de place à une logique de parcours répondant davantage aux attentes d'autodétermination, de promotion et de participation sociales des personnes en situation de handicap. Le projet de vie des personnes devient ainsi la pierre angulaire de l'accompagnement proposé et transforme la relation prestataires/bénéficiaires en une relation de service à part entière.
Dans le même temps, les exigences de gestion et de contrôle se font plus serrées, et il est ainsi demandé aux opérateurs de " faire mieux avec moins ", d'accroître la lisibilité et la traçabilité de leurs prestations et l'efficience de leurs modes opératoires.
Afin de relever l'ensemble de ces défis, les opérateurs à vocation sanitaire, médico-sociale ou sociale doivent recomposer leur offre de services afin de couvrir de nouveaux besoins, coordonner au plus près les parcours singuliers des personnes, penser de nouvelles organisations plus souples et plus modulaires (les " plateformes de services "), mutualiser et optimiser leurs ressources, travailler davantage en réseau, se doter d'outils managériaux plus conséquents, mieux valoriser et communiquer leur savoir-faire et leurs résultats, se préparer à d'autres modalités de financement (SERAFIN-PH).